Mon approche
Mon approche envisage nos comportements (y compris celui de parler, penser ou ressentir) comme le produit d’apprentissages de toutes sortes, au fil de la vie. En observant les autres, en écoutant ce qu’ils disent, en faisant nous-mêmes l’expérience de multiples événements et situations, nous construisons nos représentations du monde, des autres et de nous-mêmes. Et nous dérivons implicitement des règles sur lesquelles caler notre comportement.
Le plus souvent, ce qui nous fait souffrir provient du fait que ces règles, et les comportements qu’elles entrainent, sont devenus obsolètes : ils étaient très utiles dans le passé, mais le contexte a changé, et ils nous encombrent désormais.
La thérapie consiste donc à comprendre l’utilité (la fonction) que ces comportements ont pu avoir par le passé, afin de pouvoir les modifier dans un sens plus ajusté au contexte actuel. Elle comporte également un travail d’explicitation et de mise à jour de ces règles, propres à chacun.e, que l’expérience nous a amené.e.s à construire de manière implicite.
Dans cette optique,
tous les comportements sont normaux.
C’est la raison pour laquelle je rechigne à utiliser les catégories diagnostiques, qui sous-entendent le contraire, en établissant une discrimination entre les personnes présumées normales, et les autres, étiquetées « psy ». En effet, aussi excessifs, parfois absurdes, rigides, ou au contraire, instables, qu’ils puissent nous sembler, les comportements qui nous font souffrir sont en réalité tout à fait intelligents. Ce sont des processus entrant en cohérence avec des stratégies d’adaptation à des contextes passés.
Et ces contextes ne sortent pas forcément de l’ordinaire ! Les souffrances psychologiques ne proviennent pas exclusivement de la confrontation à des événements extrêmes. Au contraire, elles s’enracinent dans nos contextes quotidiens, qui contiennent des enjeux affectifs majeurs pour chacun.e de nous, en lien avec des besoins profonds, parfois complexes à articuler (attachement et autonomie, sécurité et exploration, liberté et appartenance, légèreté et sens…).
Bien sûr, ce sont parfois des événements marquants, éventuellement traumatisants, qui nous font souffrir et chercher un accompagnement psy. Là encore, seule l’histoire de la personne concernée permet d’éclairer la portée singulière de l’événement, et de construire, de manière toute aussi singulière, un chemin choisi, après lui. Souvent, ce travail résonne avec le besoin que chaque être humain a de se sentir acteur.ice, doté.e d’une capacité d’agir et d’exercer son libre-arbitre.
Certaines personnes viennent en thérapie pour se débarrasser de comportements devenus envahissants ; d’autres souhaitent à l’inverse en développer de nouveaux, dont elles ressentent le manque. D’autres encore cherchent à mieux comprendre et à surmonter un moment de vie douloureux, clairement identifié ou plus diffus. D’autres, enfin, consultent afin de parvenir à être pleinement la personne qu’elles/ils/iels se sentent être, ou aspirent à devenir.
Ma manière d’envisager et de soulager les souffrances psychologiques permet d’accompagner toutes les personnes qui désirent amener du changement dans leur vie, quelle que soit leur demande.
Lors de chaque séance, le travail est une collaboration dans laquelle chacune des parties apporte son expertise. Si la mienne se rapporte à la connaissance des processus psychologiques, elle s’appuie sur l’expérience intime indiscutable de la personne qui consulte. J’accorde une grande importance à ce que celle-ci soit actrice de la thérapie, et à ce que le processus thérapeutique renforce sa capacité à s’aider par elle-même.
Dans les rencontres, je prête attention à établir une communication transparente sur le travail thérapeutique, afin que chacune des parties puisse exprimer comment elle l’envisage, le comprend et le ressent, dans le rôle qui est le sien. Ce dialogue sur le processus thérapeutique assure que la thérapie demeure ajustée à ce que recherche la personne concernée.
Par ailleurs, l’expérience et l’expérimentation, entre les rendez-vous, sont au moins aussi indispensables au travail thérapeutique que les séances elles-mêmes !
En effet, c’est en observant la manière dont le vécu et les comportements se modifient, au quotidien, que l’on peut évaluer les effets du travail thérapeutique, en consolider les acquis et déterminer ce qui demeure à accomplir. Les rencontres sont dédiées à ressentir et à comprendre l’expérience vécue, mais aussi, à l’orienter vers les changements désirés : d’un commun accord, cela peut prendre la forme d’observations à développer, d’exercices à effectuer, ou d’expérimentations à mener, entre les rendez-vous.